Au Guatemala, la commune de Livingston est très emblématique de l’appartenance du pays à la Caraïbe. Elle borde la baie d’Amatique, située au fond du Golfe du Honduras, à l’extrémité occidentale de la Mer des Caraïbes. Mais son vaste territoire, de près de 2000 km², s’étend largement dans l’intérieur des terres. Il présente des paysages de plaines, de collines et de montagnes, une abondante hydrographie, incluant le grand lac d’Izabal et le fleuve Rio Dulce qui en naît, et une prolifique nature tropicale.
Sur le plan administratif, la commune fait partie du département d’Izabal. Elle est limitrophe de deux autres municipalités de ce département, Puerto Barrios et El Estor, des départements du Petén et d’Alta Verapaz et du Bélize. Sa population, de quelque 65 000 habitants, est multiculturelle ; elle se compose, notamment, de Mayas Kekchis, de Ladinos, de Garifunas et de descendants d’immigrés indiens, chinois, américains et européens. La population active se consacre surtout à l’agriculture, à la pêche, au commerce et au tourisme.
Le territoire municipal comporte deux zones urbaines -les agglomérations portuaires de Livingston et de Rio Dulce- ainsi que des dizaines de villages et de hameaux. Il possède un riche patrimoine historique et archéologique comprenant, entre autres, de belles maisons de style caribéen, des aménagements des XIXe et XXe siècles, le fort colonial de San Felipe de Lara (construit au XVIIe siècle et attaqué à maintes reprises par les pirates, flibustiers et corsaires), et des vestiges mayas témoignant du dynamisme des échanges qui se pratiquaient le long de la côte caraïbe de l’Amérique Centrale, aux temps préhispaniques.
Le bourg de Livingston, à l’embouchure du Rio Dulce.
Photo : Sébastien Perrot-Minnot.
L’administration municipale est installée dans le bourg de Livingston, localisé sur la baie d’Amatique et à l’embouchure du Rio Dulce. L’endroit, paisible et pittoresque, donne l’impression d’une île ; n’étant pas accessible par la route, on s’y rend généralement en bateau, par la mer ou le fleuve. C’est dans cette agglomération et ses environs que se concentre la population Garifuna de la commune.
La Mairie de Livingston. Photo : Sébastien Perrot-Minnot.
Les Garifunas descendent des anciens Caraïbes Noirs de l’île de Saint-Vincent. Ces derniers constituaient un peuple libre, issu de la rencontre d’Africains naufragés et marrons avec les Amérindiens ; ils ont été engagés dans des conflits et des alliances avec les colonisateurs européens, et ont été déportés en Amérique Centrale par les Britanniques, à la fin du XVIIIe siècle. Dans les années 1830, avec le concours des autorités guatémaltèques, un groupe de Garifunas conduit par Marcos Sanchez Diaz a fondé la localité de Livingston. Celle-ci a reçu, officiellement, le nom d’un législateur américain, Edward Livingston ; mais elle est aussi appelée « La Buga » (la « bouche », en référence à l’embouchure du Rio Dulce) par les Garifunas. Aujourd’hui, les Caraïbes Noirs de La Buga restent très attachés à leurs traditions, à leurs racines et à leurs ancêtres. Le passé permettant de se projeter dans l’avenir, ils sont naturellement portés à promouvoir les relations entre Livingston/La Buga et les Petites Antilles, particulièrement Saint-Vincent et la Martinique, en faisant de la Mer des Caraïbes un prodigieux symbole d’union.
Monument à Marcos Sanchez Diaz, à Livingston.
Photo : Sébastien Perrot-Minnot.
Rencontre à la Mairie de Livingston, en avril 2018, entre le Maire, M. Miguel Rax Asij, son Premier Adjoint, M. Orualdo Carbrera, le Consul honoraire du Guatemala à Fort-de-France, M. Sébastien Perrot-Minnot, l’artiste martiniquais Olivier Fonteau, Président de l’Association Le Pont des Amériques, et des représentants de la communauté garifuna, pour aborder les perspectives de coopération avec la Martinique.